Mise en ligne de la correspondance de Joseph Nicolas Delisle

La correspondance manuscrite de Joseph Louis Nicolas Delisle (Paris, 1688-1768) ainsi que les inventaires qui s’y rapportent sont accessibles en ligne sur la plateforme Alidade. Ils ont été numérisés par la société Arkhênum, grâce à un financement du Ministère (appel d’offre Bibliothèque Scientifique Numérique 2013) et du Max Planck Institute for the History of Science.

Un donateur d’exception pour la Bibliothèque de l’Observatoire

Joseph Nicolas Delisle - gravure de Westermayr.
© Observatoire de Paris

Joseph Louis Nicolas Delisle était astronome et membre de l’Académie des Sciences. Comme la plupart de ses frères, il s’est orienté très tôt vers l’astronomie. Il a été astronome-adjoint auprès de Jacques Cassini (dit Cassini II) à l’Observatoire de 1716 à 1724 et est devenu professeur au Collège de France en 1718. Parmi ses élèves, certains sont devenus des astronomes célèbres, comme Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande et Charles Messier.
Sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’il est appelé en 1725 par l’empereur de Russie Pierre le Grand pour fonder et diriger une école d’astronomie à l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg. Il ne reviendra en France que vingt ans plus tard. Durant cette période, il a constitué une bibliothèque exceptionnelle, tant à partir d’originaux que de copies de manuscrits qu’il ne pouvait acquérir. Il a dans le même temps entretenu une correspondance remarquable avec les principaux astronomes européens sur une soixantaine d’années (1709-1767).
De retour en France en 1747, Delisle donna ses collections contre une rente viagère et la position d’astronome de la Marine. En 1795, le Comité de Salut public décida que la partie astronomique de cette collection serait remise au Bureau des Longitudes, qui exerçait alors une tutelle sur l’Observatoire de Paris. La partie géographique de sa bibliothèque est restée au Dépôt de la Marine et est aujourd’hui conservée par les Archives Nationales. Lors de ce partage, la correspondance de Delisle a été scindée en deux : sur 17 portefeuilles, l’Observatoire en conserve 8 (I-II ; VIII-XII ; ainsi que le supplément aux portefeuilles XIII et XIV).

Une correspondance d’envergure européenne

Cette correspondance est composée de huit tomes, répertoriés sous les cotes B1/1 à B1/8. Ceux-ci contiennent 1532 lettres numérotées (1709-1767) avec les réponses autographes. La correspondance est décrite dans cinq manuscrits des collections de la Bibliothèque, rangés sous les cotes Ms 1029a (vol1), Ms 1029a (vol2), B2-5, E1-13 et B5-16. Il s’agit d’inventaires, d’index, de notes et de résumés réalisés par Delisle lui-même, et par Guillaume Bigourdan (1851-1932, astronome et président de l’Académie des Sciences). Le dernier inventaire coté B 5-16 répertorie l’ensemble des observations contenues dans la correspondance, ce qui offre un matériel d’exploitation scientifique particulièrement intéressant.

Page de titre ornée de l’Inventaire détaillé des manuscrits d’astronomie provenant du Cabinet de Mr Delisle
© Observatoire de Paris

La numérisation a permis de préserver les originaux et de mettre les documents à disposition de la communauté scientifique sur Alidade}]. Cette correspondance peut en effet intéresser astronomes et historiens, tant au niveau de l’histoire de l’astronomie, de la géographie, des réseaux et échanges scientifiques du XVIIIe siècle. Les fichiers devraient aussi être mis en ligne sur la plateforme ECHO – Cultural Heritage Online

Amélia Laurenceau, Clémence Demilly

Modifié le 23 décembre 2015