
« Je suis arrivé à l’Observatoire de Meudon en 1958 où j’ai rejoint le laboratoire de spectroscopie dirigé par Madame Renée Herman. Je travaillais alors à la réalisation de spectres moléculaires appliqués à la recherche astrophysique et j’ai consacré une thèse de doctorat soutenue en 1967 à l’obtention d’un de ces spectres, celui de OH+.
Avant le vol de 1959, j’ai assisté à plusieurs essais qui ont eu lieu sur la terrasse de l’Observatoire de Meudon. Mais le 22 avril 1959, ce sont tous les chercheurs de Meudon qui ont été sollicités pour aider au lancement du ballon prévu dans la soirée à la base de Villacoublay. La première étape a consisté à transporter en hélicoptère la cabine étanche et son télescope, de l’Observatoire à Villacoublay. La nacelle où Dollfus allait séjourner pendant toute la durée du vol, était une petite sphère de 180 cm de diamètre comprenant 7 hublots et une ouverture de seulement 46 cm de diamètre permettant son entrée à l’intérieur.
A Villacoublay, nous avons alors gonflé successivement les 104 ballons de la grappe destinée à entrainer la nacelle dans les airs. Sur la piste d’atterrissage, c’était une drôle d’impression de voir tous ces ballons alignés maintenus temporairement à des contrepoids avant d’être assemblés le long d’un câble de 450 mètres.
Comme les nombreux journalistes présents, je suis venu avec mon appareil photo pour immortaliser ce moment. A 20h10, l’aéronef s’envola. Le vol de Dollfus dura 5 heures avant de retomber en pleine nuit dans un champ. Nous l’avons revu dès le lendemain matin à l’Observatoire, pressé de dépouiller ses observations qui allaient permettre de déduire par la suite la présence d’eau sur Mars. Tout le monde parlait alors de son exploit ».
La bibliothèque a numérisé pour sa photothèque les diapositives couleur de cette journée confiées par Denis Rakotoarijimy : vous pouvez les visualiser dans le portfolio.
Elle conserve également plusieurs instruments qui ont été utilisés lors des vols d’Audouin Dollfus ainsi que son casque et les grappes de ballons.La plupart des films de ses vols sont visibles sur le site internet de la bibliothèque, d’autres le sont à la demande en salle de lecture. La nacelle est quant à elle exposée aujourd’hui au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget dans le hall d’exposition consacrée à la conquête spatiale.
Denis Rakotoarijimy, Émilie Kaftan
![]() Foule rassemblée sur le tarmac de l’aéroport militaire de Villacoublay
© Denis Rakotoarijimy/
Observatoire de Paris |
![]() Gonflage des ballons
© D. Rakotoarijimy/
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![]() Les ballons gonflés sont ensuite maintenus au sol par des contrepoids
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![]() Les ballons gonflés sont ensuite maintenus au sol par des contrepoids
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![]() Les ballons sont ensuite assemblés en grappe le long d’un câble accroché à un poids-lourd.
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![]() Les grappes de ballons dans le ciel
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![]() Les grappes de ballons dans le ciel
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![]() La nacelle est suspendue à une grue en attendant le départ.
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![]() Dernières vérifications sur le télescope
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![]() Dernières vérifications sur le télescope
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![]() Audouin Dollfus rentre dans la nacelle
© D. Rakotoarijimy / Observatoire de Paris
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![]() Journalistes
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