Le premier a pour titre Les Principes d’astronomie et cosmographie, avec l’usage du Globe, Paris, 1619, troisième (et dernière) édition de la traduction par Claude de Boissière d’un traité latin de Gemma Frisius paru initialement en 1530, puis enrichi en 1553.
Gemma Frisius (1508-1555), à qui l’on doit aussi un important De radio astronomico et geometrico liber (Anvers, 1545), a connu les travaux de Copernic dès 1631 et a été un des premiers astronomes à souligner la puissance explicative de l’héliocentrisme. On a conservé de lui un exemplaire du De revolutionibus orbium coelestium (1543) entièrement annoté.
Le principal intérêt du De principiis astronomicae et cosmographiae est de proposer, dans la seconde partie de l’ouvrage consacrée à l’usage du globe, une méthode originale de détermination des longitudes à l’aide d’horloges portatives. La 3e édition des Principes d’astronomie et cosmographie — manuel à succès publié une première fois par Guillaume Cavellat en 1556 — se trouve dans très peu de bibliothèques en France, à l’instar du reste des précédentes éditions publiées par Guillaume Cavellat et Cavellat-Marnef en 1556, 1157 et 1582.
Le deuxième volume est la très rare première édition du Commentaire de Clavius sur la Sphère de Sacrobosco.

Le jésuite d’origine allemande Christoph Schlüssel (1538-1612), latinisé en Christophorus Clavius, célèbre mathématicien surnommé par ses contemporains "l’Euclide des temps modernes", a ébauché son futur manuel d’enseignement de l’astronomie dans des cours professés à Rome à partir de 1563 (inédits). La fortune de ce manuel utilisé dans toutes les universités européennes a été très grande. Sa première édition date de 1570, et la dernière édition parue du vivant de l’auteur date de 1611.Si les sept éditions du Commentarium de Clavius (entre 1570 et 1618) en font un best seller, son succès considérable reste modeste comparé à celui du super best-seller qu’a été le Tractatus de sphaera de Jean de Sacrobosco (XIIIe siècle) : plus de 200 éditions entre 1472 et 1650 !
L’intérêt du travail de Clavius est d’avoir enrichi dans ses éditions successives le modeste traité de l’auteur médiéval qu’il commente (il tient en quelques pages), pour tenir compte des progrès de la recherche en astronomie. Clavius n’a du reste pas été le seul à avoir commenté et/ou traduit le manuel de Sacrobosco pour lequel il y avait un véritable marché en Europe : pour ne citer qu’un seul exemple, l’édition avec commentaire de la Sphère par Elie Vinet, en France, a connu plusieurs tirages entre 1551 et 1584.
Si la dernière édition du Commentaire de Clavius est évidemment la plus complète du point de vue du contenu doctrinal, en revanche, la première édition parue à Rome en 1570 est la plus rare du point de vue bibliographique, elle est même d’une extrême rareté. Avant l’acquisition d’un exemplaire de cette édition par l’Observatoire, je n’en avais repéré aucun dans les bibliothèques publiques françaises, et j’avais pu seulement en consulter une copie conservée à la Bibliothèque Vaticane.
Michel Lerner