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Trois siècles de femmes astronomes : Jeanne Clavier

3 mars 2023

À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science 2023, l’Observatoire de Paris - PSL met en lumière huit femmes méconnues de l’histoire des sciences, qui ont pourtant œuvré "pour" ou "grâce à" notre institution.

Pendant près d’un mois, à compter du 11 février, marquant la Journée internationale des femmes et des filles de science, jusqu’au 8 mars, date à laquelle est célébrée la Journée internationale des droits des femmes, huit portraits de femmes astronomes ayant œuvré "pour" ou "avec" l’Observatoire de Paris ces trois derniers siècles seront publiés sur le fil.

Découvrez le portrait de la septième femme de cette collection :
Réunion des astronomes français en 1931. Jeanne Clavier, au milieu du groupe de femmes au premier rang

Jeanne Clavier (1889-1940)

Astronome professionnelle à l’Observatoire de Paris, où elle a travaillé pendant plus de 20 ans, Jeanne Clavier a notamment été en charge du bureau des mesures de la Carte du Ciel.

Jeanne Clavier est recrutée à l’Observatoire de Paris en 1919 pour le projet de la Carte du Ciel. Elle commence quelques années en tant que stagiaire, elle prend les clichés photographiques des zones du ciel confiées à l’Observatoire de Paris, puis elle rejoint une équipe qui effectue les calculs de réduction nécessaires à l’établissement du catalogue stellaire. Au fur et à mesure des années, elle fut nommée aide-astronome, puis astronome adjointe en 1938. À partir de 1930, elle prend en charge la supervision du bureau des mesures de la Carte du Ciel, à la suite de Dorothea Klumpke ; elle assure la direction du service sans jamais avoir le statut officiel de cheffe. En 1924, elle a publié sous son seul nom un article intitulé « Influence des défauts d’uniformité des Plaques photographiques sur les mesures photométriques ». Jeanne Clavier partage son expertise technique avec un double public : son article est publié par le Bulletin astronomique mais aussi par Science et industries photographiques, supplément à la Revue française de photographie. Elle est la première femme à recevoir le prix Valz, en 1940, pour ses travaux sur la carte du ciel.

Source : Colette Le Lay, 2021, Les carrières féminines à l’Observatoire de Paris (1908-1940).

Nouvelle méthode de mesures différentielles de mouvements propres... par Jeanne Clavier
Bulletin Astronomique, vol. 11, pp.1-15, 1938
Les portraits précédents :

Le projet Femmes Astronomes à l’Observatoire de Paris

À l’initiative du groupe de travail égalité entre les femmes et les hommes, et avec le soutien de la présidence de l’Observatoire de Paris-PSL, un comité de chercheuses et de chercheurs, d’étudiantes et de doctorantes a été constitué pour mettre en lumière les travaux des femmes astronomes qui, autant que leurs collègues masculins, ont contribué à l’histoire scientifique de l’établissement. Ces femmes sont souvent restées dans l’ombre de la sphère privée, ne co-signant que rarement la publications de leurs propres résultats, ou cantonnées dans un rôle d’assistante ou de secrétaire scientifique, avant d’obtenir enfin le statut reconnu d’astronome au début du XXe siècle.

Outre une première manifestation sous forme de quelques publications web et Twitter à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science 2023, le projet prévoit la constitution d’un fond documentaire, la rédaction de contenus wikipédia pour décrire les travaux des nombreuses femmes astronomes qui ont travaillé avec l’institution, et à terme une installation sous forme de galerie de portraits, exposée dans les bâtiments de l’établissement.

Participent à ce projet Romane Cologni, Lucie Cros, Léa Griton, Mathilde Malin, Rhita-Maria Ouazzani et Gilles Theureau.