Lors de sa construction, les plans de la grande salle du second étage de l’Observatoire de Paris furent modifiés par Jean-Dominique Cassini en vue de l’installation d’une grande ligne méridienne. Cependant, ce fut son fils, Jacques Cassini qui en paracheva l’édification en 1729-1732.
Elle fut conçue comme un instrument astronomique de haute précision dont la fonction est de mesurer la hauteur méridienne du Soleil – avec une précision de 10 secondes de degré – en vue de détecter une éventuelle diminution de l’obliquité de l’écliptique (lente variation de l’inclinaison de l’axe de rotation terrestre).
Elle est constituée de 32 règles de laiton, longues de près de 1 m chacune, enchâssées dans des dalles de marbre blanc sur lesquelles vient se projeter l’image elliptique du Soleil produite par un gnomon constitué d’un simple trou percé dans une plaque de cuivre (situé à une hauteur de 9,9377 m) ; c’est le principe de la camera obscura.
La largeur totale du chemin de marbre est d’un pied de roi (32,48 cm), ce qui garantit à l’image d’y être contenue dans sa totalité d’un solstice à l’autre. Douze dalles de marbre supplémentaires, où sont sculptés les signes du zodiaque, complètent le dallage. La ligne de laiton est munie de deux graduations sur ses bords Ouest et Est donnant respectivement la hauteur apparente du centre du Soleil et la tangente de la distance zénithale du centre du Soleil.
Elle fut la première d’une famille de très grandes méridiennes qui fleuriront jusqu’à la fin du XVIIIe siècle (notamment Saint-Sulpice, 1743 ; Santa-Maria del Fiore à Florence, 1756). Elle demeure à ce jour le seul instrument de ce type construit au sein d’un édifice non religieux. Jacques Cassini y effectua durant 25 ans – jusqu’en 1755 - des relevés réguliers, recueillant ainsi près de 450 observations. De nos jours, c’est une lentille simple qui fait office de gnomon.