Les lauréats du grand prix, chercheurs au CNRS, à l’ONERA, à l’Observatoire de Paris - PSL et dans les Universités, ont été au cœur du projet SPHERE, un instrument installé au Very Large Telescope (ESO – Chili) et dédié à l’imagerie des jeunes exoplanètes géantes.
Entre 2002 et 2015, en s’appuyant sur de nouvelles technologies, comme l’optique adaptative extrême et la coronographie, l’équipe a dirigé la conception, la réalisation et la mise en service de l’instrument.
SPHERE a déjà fourni un très grand nombre de résultats majeurs comme l’identification de nouvelles exoplanètes géantes et l’étude de leur atmosphère, ou bien l’étude détaillée de disques circumstellaires dans lesquels se forment les planètes.
SPHERE+
Aujourd’hui, un pas supplémentaire est envisagé avec le projet SPHERE+ qui représente une évolution significative de l’instrument, visant à augmenter le contraste près des étoiles observées. SPHERE+ utilisera des technologies toujours plus performantes pour atteindre la région où se situe la plus grande partie des exoplanètes géantes, et pour observer plus d’étoiles faibles.
SPHERE+ est une étape intermédiaire qui permettra de préparer un programme encore plus ambitieux voué au Télescope Extrêmement Grand (ELT) de l’ESO dans lequel l’équipe lauréate est impliquée. Ces travaux auront également des retombées instrumentales et astrophysiques pour les prochaines missions spatiales comme les futurs télescopes de la NASA : le JWST (lancement en 2021) et le Nancy Grace Roman Space Telescope (anciennement WFIRST), et à plus long terme, pour initier les projets spatiaux des prochaines décennies, visant à permettre l’imagerie et la caractérisation des exoplanètes telluriques possiblement semblables à la Terre.
Dans cette aventure unique associant des défis scientifiques et technologiques majeurs, les équipes du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique - LESIA de l’Observatoire de Paris - PSL ont participé à l’élaboration du concept de SPHERE à partir de simulations numériques, aux développements des coronographes et de l’optique adaptative, et concernant le traitement des données, en étroite collaboration avec l’IPAG, le LAM, et l’ONERA.
Anthony Boccaletti, lauréat du prix pour le LESIA est chargé de recherche CNRS à l’Observatoire de Paris - PSL. Il a étudié et mis en œuvre des techniques d’imagerie à haut contraste et à largement participé à l’exploitation astrophysique de SPHERE, avec notamment la découverte de structures de poussières dans le système exoplanétaire d’AU Microscopii ou plus récemment avec l’image probable d’une planète en formation dans le système AB Aurigae. Il a participé à la conception des coronographes de l’imageur MIRI sur JWST. Plus récemment il s’est investi dans l’organisation du projet SPHERE+. |
Depuis la mise en service de SPHERE, les chercheurs du LESIA utilisent cet instrument pour étudier des objets très divers comme les exoplanètes, les disques circumstellaires, les étoiles évoluées, les petits corps du système Solaire, ou encore les noyaux actifs de galaxies.
L’ensemble de l’équipe remercie vivement l’Institut de France, la Fondation Charles Defforey et l’Académie des Sciences pour l’attribution de ce prix prestigieux qui va permettre une avancée significative de ses projets dans le contexte de l’imagerie des exoplanètes.
Affiliation des membres de l’équipe
- Jean-Luc Beuzit
Aix-Marseille Université, CNRS, CNES, LAM (Marseille)
- Anthony Boccaletti
Observatoire de Paris, Université PSL, CNRS, LESIA (Meudon)
- Gael Chauvin
Laboratoire Franco-Chilien pour l’Astronomie, Unité Mixte Internationale CNRS/INSU et Université du Chili
et Université Grenoble Alpes, CNRS, IPAG (Grenoble)
- Thierry Fusco
ONERA, Département d’Optique et Techniques Associées (DOTA)
et Aix-Marseille Université, CNRS, CNES, LAM (Marseille)
- Maud Langlois
CNRS, CRAL, Université Lyon 1, ENS Lyon, Observatoire de Lyon
- David Mouillet
Université Grenoble Alpes, CNRS, IPAG (Grenoble)
Dernière modification le 18 juillet 2022