L’un d’eux constitue un défi technologique puisqu’il s’agit de 15 systèmes déployables de 20 fibres, appelés IFUs (Integral Field Units). Ceux-ci peuvent être positionnés avec précision sur le ciel dans un champ de vue d’un diamètre de 25 minutes d’arc c’est-à-dire presque aussi grand que celui de la Pleine Lune. Chaque IFU ressemble à l’oeil d’un insecte et peut intercepter grâce à de multiples microlentilles une petite portion de ciel (3x 2 secondes d’arc2). De chaque IFU, 20 minuscules rayons lumineux sont envoyés via des fibres optiques à un spectrogaphe. Les 300 spectres sont enregistrés simultanément par un détecteur de très grande sensibilité.Ceci permettra des observations spectrales de très grande qualité d’une importante variété d’objets célestes, dont des galaxies faiblement lumineuses, et fournira une information détaillée sur leur dynamique et leur structure interne. De telles études auront un impact important sur notre compréhension de l’évolution des galaxies lointaines, les pièces maîtresses de la construction de l’Univers.Les IFUs ont été développés par une équipe d’astronomes et d’ingénieurs de l’Observatoire de Paris, à Meudon. Tous les composants IFU sont maintenant au siège de l’ESO, à Garching (Allemagne) et sont en intégration sur l’instrument.Le "Fibre Large Array Multi-Element Spectrograh" FLAMES, qui sera installé sur le Télescope de 8,20m KUEYEN du VLT pourra observer simultanément les spectres d’un grand nombre d’objets faibles et de petite taille sur le ciel. Il se compose de plusieurs éléments :- Un correcteur Nasmyth : un système optique qui focalise la lumière reçue du télescope sur un champ de ciel de 25 minutes d’arc. Ce correcteur a été installé en septembre 2001 sur KUEYEN Un positionneur de fibres (appelé "OzPoz") Il est actuellement construit par le consortium Australis mené par l’AAO.Un spectrographe à haute et moyenne résolution spectrale GIRAFFE, équipé de son propre système de fibres optiques développé à l’Observatoire de Paris, à Meudon, en étroite collaboration avec l’ESO. Il est actuellement assemblé dans les laboratoires de l’ESO à Garching.Le logiciel de traitement de données est développé par l’Observatoire de Genève-Lausanne, en collaboration avec l’Observatoire de Paris, à Meudon. Il y aura aussi une liaison par fibre avec le spectrographe UVES (également réalisation de l’Observatoire de Paris, à Meudon).Quand il fonctionnera, GIRAFFE sera l’instrument le plus efficace disponible dans sa catégorie sur les grands télescopes optiques et IR existant dans le monde. Il sera particulièrement adapté pour l’étude des propriétés sur la dynamique des galaxies lointaines, ceci en particulier grâce à son système unique d’intégrales de champ.En effet,les observations avec IFUs seront extrêmement utiles pour la compréhension des champs de vitesse d’une grande variété de galaxies dans l’Univers lointain, quand celui avait entre le tiers et la moitié de son âge actuel. Ceci fournira une information détaillée sur la structure interne et les mouvements du gaz dans ces objets. De telles études auront un impact important sur notre compréhension de l’évolution des galaxies lointaines, les pièces maîtresse de la construction de l’Univers.Chaque IFU est une mosaïque microscopique de 20 microlentilles (0,3x 0,3 mm et 0,52 x 0,52 secondes d’arc2 chacune sur le ciel), assemblées à des fibres otiques qui conduisent la lumière à l’entrée de la fente du spectrographe. Chaque mosaïque est positionnée par un aimant sur le plan focal du télescope par le positionneur OzPoz. Avec l’observation simultanée par les 15 IFUs, le volume des données astrophysiques relatives aux objets lointains va s’accroître de façon spectaculaire, et permettre aux astronomes d’étudier plus en détail les propriétés physiques des galaxies en formation.
Notes :
- L’équipe GIRAFFE à l’Observatoire de Paris, qui a développé les IFUs comprend Jean-Pierre Aoustin, Sébastien Baratchart, Patrice Barroso, Véronique Cayatte, Laurent Chemin, Florence Cornu, Jean Cretenet, Jean-Paul Danton, Hector Flores, Francoise Gex, Fabien Guillon, Isabelle Guinouard, Francois Hammer, Jacques Hammes, David Horville, Jean-Michel Huet, Laurent Jocou, Pierre Kerlirzin, Serge Lebourg, Hugo Lenoir, Claude Lesqueren, Regis Marichal, Michel Marteaud, Thierry Melse, Fabrice Peltier, Francois Rigaud, Frédéric Sayède and Pascal Vola. Les divers composants de l’instrument FLAMES seront envoyés à Paranal (Chili) le mois prochain. La première lumière est attendue quelques semaines après.
Contact
- François Hammer
(GEPI, Observatoire de Paris-Meudon) - Gerardo Avila
(ESO, Garching, Allemagne)