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La France participe à la mission Dragonfly de la Nasa pour l’exploration de Titan

18 mars 2022

L’Observatoire de Paris – PSL se réjouit de l’entrée officielle de la France dans la mission spatiale Dragonfly, annoncée le 14 mars 2022 par le CNES et le CNRS, dans un communiqué de presse. Ses équipes au sein du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique, sont en effet impliquées dans cet ambitieux projet destiné à retourner sur Titan.

En ce début d’année 2022, le CNES et la NASA ont signé un accord de coopération portant sur Dragonfly (« libellule » en français).

Sélectionnée en 2019 par la NASA, Dragonfly est la quatrième mission spatiale du programme américain "New Frontiers". [1].

Dragonfly
© NASA/JHU

Destiné à l’exploration de Titan, le plus gros des satellites de Saturne, Dragonfly sera lancé en 2027, avec un atterrissage et un début des opérations prévus dès 2034. La durée nominale de la mission est fixée à deux ans et demi.

La dernière visite de Titan par une sonde spatiale remonte à 2005, avec l’atterrisseur européen Huygens de la mission Cassini.

Un drone au cœur de la mission

Le cœur de la mission est constitué d’un drone de plusieurs centaines de kilogrammes qui survolera la surface de Titan : a minima, une douzaine de sites géologiques différents, sur une distance de 175 kilomètres.

Son principal objectif est de chercher et d’identifier dans des échantillons d’atmosphère et de surface une large palette de composés organiques et de processus chimiques prébiotiques. Autant d’indices qui pourraient permettre, par comparaison avec la Terre, de comprendre la façon dont la vie a pu se développer sur notre planète.

Contribution française

Pilotée par le Laboratoire atmosphères, milieux et observations spatiales (LATMOS, CNRS/Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Paris Saclay/Sorbonne Université), la contribution française principale porte sur la conception et la construction du système DraMS-GC, un chromatographe en phase gazeuse qui fait partie de DraMS (Dragonfly Mass Spectrometer). Cet ensemble instrumental permettra une analyse chimique soit par désorption laser, soit par chromatographie en phase gazeuse, couplés à un spectromètre de masse. Ces deux modes d’analyse permettront de rechercher et d’identifier une large palette de composés organiques et de potentielles biosignatures (traces de vie) dans des échantillons d’atmosphère et de surface.

À l’Observatoire de Paris - PSL

Fort de l’étude des planètes géantes et de l’exploitation scientifique des données de la mission Cassini-Huygens, le Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (Observatoire de Paris - PSL / CNRS / Sorbonne Université / Université de Paris) participe à cette nouvelle mission :

  • Il fournira les architectures thermique et mécanique de DraMS-GC, le chromatographe en phase gazeuse de DraMS.
  • À l’aide de son centre de moyens d’essais, il contribuera également, aux tests thermiques sous vide et en environnement de Titan.

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[1Outre Dragonfly, le programme américain "New Frontiers" comprend déjà les missions : New Horizons (premier survol de la planète naine Pluton), Juno (placée en orbite autour de Jupiter) et OSIRIS-REx (mission de retour d’échantillons d’un astéroïde)