Lancée à bord d’une fusée Atlas V 411, OSIRIS-REx est la première mission NASA ayant pour objectif de ramener sur Terre un échantillon d’astéroïde.
La cible est l’astéroïde géocroiseur Bennu (1999 RQ36), un objet primitif d’environ 500 m de diamètre.
Sa trajectoire coupe celle de l’orbite de la Terre et il appartient à la catégorie d’astéroïdes potentiellement dangereux avec une très faible probabilité (0,037%) d’entrer en collision avec notre planète vers la fin du XXIIe siècle.
Bennu est un astéroïde dont la composition est riche en matériel organique, très peu altérée depuis la formation du Système solaire. L’objectif de la mission est donc de mieux comprendre les phases de formation du Système solaire, la nature et la composition de ces astéroïdes primitifs qui pourraient avoir enrichi la Terre de matériel organique et contribué à l’apparition de la vie ; le but est également d’étudier des forces non gravitationnelles agissant sur des petits astéroïdes et capables d’en modifier l’orbite.
La sonde mettra environ 2 ans à atteindre sa cible, et après des manœuvres d’approche en août 2018, OSIRIS-REx débutera l’étude détaillée de Bennu pendant deux ans, période à l’issue de laquelle sera sélectionné d’échantillonnage.
OSIRIS-REx embarque plusieurs instruments scientifiques : trois caméras, trois spectromètres et un altimètre qui cartographieront l’astéroïde dans les longueurs d’onde du visible, de l’infrarouge et des rayons X.
OSIRIS-REx approchera de la surface de Bennu, sans s’y poser, et déploiera un bras robotisé de trois mètres pour récupérer plus de 60 grammes des poussières en surface.
L’instrument d’acquisition de l’échantillon s’appelle TAGSAM : un disque perforé sera déposé sur la surface puis une bouffée d’azote sera expulsée par les trous pour soulever et recueillir le régolithe. L’échantillon sera stocké dans une capsule analogue à celle de la sonde spatiale STARDUST, et ramené sur Terre en septembre 2023.
La capsule atterrira dans le désert de l’Utah (Etats-Unis) en 2023 et les matériaux primitifs seront étudiés en détail en laboratoire dans les années à venir.
Contributions scientifiques
La mission OSIRIS-REx est dirigée par Dante Lauretta (PI), de l’Université d’Arizona. Le CNES collabore avec la NASA sur cette mission.
Des chercheurs français participent à la mission.
Notamment plusieurs membres du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (LESIA) de l’Observatoire de Paris (en qualité de co-investigateurs et scientifiques associés) collaborent activement avec l’équipe scientifique de OSIRIS-REx depuis 8 ans, et attendent avec impatience les premières données.
L’équipe du LESIA impliquée sur OSIRIS-REx comprend :
A. Barucci, S. Fornasier, F. Merlin, C. Lantz et M. Fulchignoni.
L’équipe du LESIA travaille depuis 8 ans sur les objectifs scientifiques de la mission OSIRIS-REx.
Cette collaboration est née à la suite de travaux communs menés dans le cadre de l’étude de la mission MarcoPolo de l’ESA (Cosmic Vision).
Les chercheurs du LESIA ont travaillé sur les caractéristiques physiques, chimiques et morphologiques de la cible (l’astéroïde Bennu), avant le lancement de la sonde. Pour déterminer ses caractéristiques thermiques, des observations de Bennu ont été effectuées depuis le sol et à l’aide du télescope spatial HERSCHEL (instrument PACS).
Des analyses de laboratoire sur des météorites de type "chondrites carbonées" irradiées ont permis de mettre en évidence une corrélation entre la dose d’irradiation (le temps d’exposition à l’altération spatiale, donc l’âge des surfaces) et la composition initiale de ces objets primitifs ;
A donc été développé un modèle liant les observations des astéroïdes aux résultats de laboratoire pour comprendre comment la surface de Bennu réagit à l’altération spatiale.
L’équipe du LESIA a développé l’algorithme « SpWe color imaging data products » pour le « Regolith Development/Global Space Weathering Map ».
A présent, son rôle est de caractériser la composition de la surface de l’astéroïde cible, d’étudier les processus d’altération et de participer à la sélection du site d’échantillonnage.
Dernière modification le 21 décembre 2021