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Une avancée technique structurante avec l’appui inédit de l’intelligence artificielle

5 août 2025

La phase B1 de MOSAIC a permis de franchir une étape clé : la validation de l’architecture système de l’instrument, cohérente et répondant pleinement aux objectifs scientifiques.

MOSAIC, le spectrographe multi-objets polyvalent de l’ELT (Extremely Large Telescope) de l’ESO.
MOSAIC utilisera le champ de vision le plus large possible fourni par l’ELT. Il disposera de trois modes de fonctionnement qui couvriront les observations dans le visible et l’infrarouge pour plus d’une centaine de sources simultanément.
Crédit ESO

« Ce que nous venons d’achever avec succès, c’est la System Architecture Review (SAR). Elle atteste que les spécifications techniques de l’instrument sont non seulement complètes et comprises, mais aussi correctement propagées jusqu’aux sous-systèmes, et que nous avons identifié une architecture pour l’instrument qui répond à toutes les exigences scientifiques. C’est le socle de toute la suite du développement », expliquent conjointement Mathieu Puech et Myriam Rodrigues, ingénieure système en cheffe (UNIDIA).

Cette revue marque la fin d’une phase de conception intense, au cours de laquelle le consortium a finalisé les spécifications scientifiques, défini l’architecture fonctionnelle et technique de l’instrument, et propagé près de 8000 exigences d’entrée, issues des documents de l’ESO et des besoins exprimés par la Science Team. Ce travail a été porté par une équipe d’ingénieurs systèmes dédiée, mobilisée sur la structuration du système et la propagation des exigences à travers les différents niveaux de conception.


« La complexité de cette phase résidait dans le volume et l’hétérogénéité des spécifications à traiter. Il a fallu les trier, les clarifier et les structurer de manière rigoureuse afin de garantir leur cohérence et leur traçabilité à tous les niveaux de l’instrument. Cette étape a véritablement posé les fondations de l’architecture de MOSAIC »
, explique Myriam Rodrigues, cheffe de l’ingénierie système.

Pour mener à bien cette tâche, le consortium a mis en place une base de données d’ingénierie dédiée, capable de relier l’ensemble des artefacts du développement – des besoins aux exigences, en passant par les interfaces, les cas d’usage et les justifications techniques. L’intégration d’outils d’intelligence artificielle dans la démarche d’ingénierie a également représenté une avancée notable.

« L’intelligence artificielle a été intégrée de manière structurée dans notre démarche d’ingénierie système, ce qui reste encore peu courant dans les projets d’instrumentation astronomique. Elle nous a permis d’automatiser certaines tâches fastidieuses, d’identifier les incohérences et les formulations ambiguës, contribuant ainsi à renforcer la robustesse globale du processus  », précise Clément Hottier, ingénieur de recherche à UNIDIA, qui a coordonné cette initiative.

L’achèvement de la SAR permet désormais à MOSAIC d’entrer dans sa phase B2, qui verra le développement détaillé des sous-systèmes, en vue de la revue de conception préliminaire (PDR). C’est une étape charnière franchie avec succès, fruit de deux années d’un travail rigoureux, collectif et profondément structurant pour l’avenir de l’instrument.