L’interférométrie optique est une technique qui consiste en l’association de plusieurs télescopes pour gagner en résolution angulaire, l’objectif étant d’observer sur le ciel des détails de plus en plus fins.
Depuis le début des années 2000, l’Observatoire de Paris contribue de façon majeure, par la fourniture d’instruments optiques complexes, au VLTI, l’interféromètre déployé sur le VLT de l’European Southern Observatory (ESO) au Chili.
Avec l’installation de GRAVITY, c’est une nouvelle génération d’instruments qui prend corps.

Derniers passages en revue
Après la revue de Preliminary Acceptance Europe passée avec succès début juin 2015, l’instrument a été désassemblé pour être expédié au Chili le 29 juin.
L’instrument a été à nouveau assemblé dans un hall d’intégration du camp de base de Paranal à partir du 15 juillet.
Des franges de laboratoires ont été obtenues le 21 juillet.
Un programme de préparation technique est prévu jusqu’à la première lumière sur le ciel. Celle-ci est attendue :
- en novembre 2015, avec les télescopes auxiliaires du VLTI,
- puis dans le courant du printemps 2016, avec les télescopes de 8,2 m du VLTI.
Sonder l’espace-temps aux frontières du trou noir
GRAVITY aura pour principal objectif de sonder l’espace-temps au plus près du trou noir supermassif central de notre Galaxie, ainsi que son environnement. Il permettra aussi des observations inédites de noyaux actifs de galaxies ou d’exoplanètes et jouera un rôle majeur en physique stellaire.

Recombinant les faisceaux optiques des télescopes du VLTI, GRAVITY fera des mesures astrométriques à la précision inégalée de 10 micro secondes d’angle, en plus de sa capacité d’imagerie et de spectroscopie interférométriques.
Contributions
Depuis 2005, le LESIA de l’Observatoire de Paris participe activement à GRAVITY au sein d’un consortium dirigé par le Max Planck Institut (MPE), et comprenant l’Institut Max Planck pour l’astronomie d’Heidelberg (MPIA), l’Université de Cologne (UoC), l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG), laboratoire Systèmes, Instrumentation et Modélisation de Lisbonne et Porto (SIM) de Lisbonne et Porto au Portugal et auquel a participé l’ONERA durant la phase d’étude.
Une vingtaine de membres du LESIA travaillent ou ont travaillé sur ce projet depuis son origine, avec notamment la responsabilité de plusieurs sous-systèmes de haute technologie :
- Le suiveur de franges ;
- Le logiciel de réduction de données ;
- Les fonctions fibrées.
Le LESIA contribue d’autre part à l’optique adaptative infrarouge de l’instrument et à l’étude système.
Enfin, il a la responsabilité du groupe scientifique de l’instrument.
Globalement GRAVITY aura couté 7 millions d’euros hors coûts salariaux et nécessité une puissance de travail équivalente à 163 personnes occupées à temps plein pendant une année.