A l’Observatoire de Paris, la surveillance exercée par l’IMCCE ne vient concurrencer en rien la surveillance opérationnelle de l’espace, et en particulier celle du territoire national, assurée par les services de l’État.
Le lieu précis de rentrée sur Terre ne sera connu que seulement quelques heures avant la désintégration de la station.
Après avoir testé un certain nombre de méthodes d’orbitographie, l’Observatoire de Paris est néanmoins en mesure de donner une estimation des zones concernées, et non concernées, par cette rentrée.
À partir des données publiques de suivi des satellites dont disposent l’Observatoire de Paris et le Laboratoire de Météorologie Dynamique - LMD (CNRS / ENS / École Polytechnique / UPMC), la trajectoire de Tiangong-1 est calculée avec une précision de l’ordre du kilomètre.
Cette détermination se fait de la manière la plus compatible possible avec les données d’observation, mais ne prend cependant pas en compte les dernières observations acquises par les services de l’État en charge de la surveillance de l’espace.
Le point au dimanche 1er avril 2018
L’altitude de la station spatiale chinoise continue à décroitre, à un taux qui avoisine désormais 13 kilomètres par jour.
Au matin du 1er avril 2018, l’altitude équivalente (sans tenir compte de l’aplatissement de la Terre aux pôles) était estimée dans une fourchette allant de 163 km à 173 km.
Il est maintenant certain que la station chinoise va rentrer dans l’atmosphère d’ici au plus tard une journée.
En l’état actuel, l’estimation de l’IMCCE table sur une rentrée finale de la station dans la première partie de la nuit de dimanche 1er avril à lundi 2 avril : entre le 1er avril 2018 à 23h (TU), et le 2 avril à 2h du matin (TU).
- la France métropolitaine n’est survolée qu’à une seule reprise, depuis une ligne qui relie Bagnières de Luchon au Barcarès, puis qui passe à l’extrêmité nord du Cap Corse.
- Les Antilles françaises ne sont pas survolées (même si la station passera une fois au-dessus d’une ligne reliant Martinique et Guadeloupe),
- la Guyane ne l’est plus,
- la Réunion ne l’est pas (même si la station passera à proximité immédiate de la verticale de l’Ile Maurice),
- la Nouvelle-Calédonie ne l’est plus.
En toute phase finale, 10 minutes avant sa rentrée atmosphérique, la station spatiale chinoise perdra 7 km d’altitude par minute.
Le point au jeudi 29 mars 2018
Au 29 mars 2018, l’altitude de la station est comprise entre 187 et 203 kilomètres (altitude calculée sans tenir compte de l’aplatissement de la Terre aux pôles).
L’altitude de l’objet décroit d’environ 5 kilomètres par jour.
Cette décroissance va en s’accélérant jusqu’à la chute finale, à mesure que la station traverse les couches de l’atmosphère de plus en plus denses.
Détail de la trajectoire
Des cartes établies en collaboration avec le Laboratoire de Météorologie Dynamique permettent d’affiner le tracé sur Terre du survol de la station en perdition, entre le 29 mars et le 2 avril 2018.
De nombreuses zones habitées sont survolées par la station, en particulier dans l’hémisphère Nord.
Il faut néanmoins garder en mémoire que la vitesse de survol étant de 7,22 km/s, la station fait un tour de Terre en environ 90 minutes : à l’instar de toute rentrée d’objets dans l’atmosphère terrestre, les risques de dommages au sol sont de ce fait extrêmement faibles, comme le montrent d’ailleurs les statistiques, et les expériences de rentrées d’objets artificiels qui se multiplient désormais.
En raison de la taille de la station, il n’est cependant pas exclu que des morceaux parviennent au sol. Selon les vents en altitude, il est réaliste de penser qu’ils se répartiront dans une ellipse faisant environ :
- 500 mètres en largeur de part et d’autre de la trajectoire ;
- une dizaine de kilomètres le long de la trajectoire.
(Ces données s’appuient sur des valeurs usuelles en cas de chute de météorite).
Territoires français
Décliné à l’échelle de la France métropolitaine, le survol n’a lieu que quelques dizaines de secondes par jour. Les risques de retombée d’objets résiduels éventuels sont de ce fait extrêmement minimisés.
Carte de la France métropolitaine
Les villes françaises concernées sont : Leucate, Bastia, Propriano, Kourou…
Carte des Antilles
Carte de la Guyane
Carte de la Réunion
Autres cartes
Mise à jour
Une mise à jour de ces informations sera effectuée par l’Observatoire de Paris s’il apparaissait que les résultats des calculs venaient à différer significativement de ceux fournis sur cette page.
Il est peu probable que l’Observatoire de Paris soit en mesure de fournir une estimation précise du lieu de retombée avant que celle-ci ne se produise.