Le champ magnétique à la surface du soleil varie beaucoup d’un point à l’autre en dehors des taches solaires et des régions actives qui les entourent. Ce fait est connu depuis 1973 par l’étude de deux raies spectrales de sensibilité magnétique différente (Stenflo, 1973). Ces observations avaient suggéré que le champ magnétique dans les régions dites “calmes” de la photosphère solaire serait formé de tubes de flux verticaux de champ magnétique intense. Mais ces structures du champ magnétique des régions calmes du soleil sont trop fines pour être observées avec les observatoires solaires.
En combinant un travail de modélisation de ces structures avec des observations effectuées avec le télescope solaire THÉMIS et avec l’expérience américaine SOT/SP à bord du satellite japonais HINODE, Véronique Bommier, astronome au LESIA, a confirmé cette structuration du champ magnétique dans les régions calmes du soleil et l’a précisément caractérisée.
Ainsi, par des méthodes statistiques de corrélation spatiale, l’étude a permis d’estimer le diamètre moyen du tube de flux (30 km), la distance moyenne entre deux tubes de flux (230 km) et l’intensité moyenne du champ magnétique dans chaque tube de flux (1300 G, soit 0.13 T), dans les régions les plus “calmes" de la surface solaire (régions de champ moyen le plus faible).
L’analyse de l’inclinaison du champ magnétique a permis de mettre en évidence l’évasement des tubes de flux en hauteur dans l’atmosphère solaire, ce qui conduit à une structure du champ magnétique en “tapis de boucles” formées par les tubes de flux évasés et interconnectés. Ces résultats sont en parfait accord avec les modèles actuels du champ magnétique dans ces régions solaires.
Référence
“Milne-Eddington inversion for unresolved magnetic structures in the quiet Sun photosphere”, par Véronique Bommier, publié dans Journal of Geophysical Research - Space Science.
Cet article fera partie de la nouvelle version du livre “Measurement Techniques in Solar and Space Physics”.
Dernière modification le 21 décembre 2021