Cette découverte a été rendue possible grâce au coronographe, dispositif français conçu à l’Observatoire de Paris – PSL, et installé sur l’instrument MIRI du télescope spatial.
Baptisée TWA 7 b, l’exoplanète se situe dans un disque de débris rocheux et de poussière autour d’une jeune étoile. Avec une masse équivalente à celle de Saturne, elle est dix fois plus légère que les exoplanètes précédemment imagées. C’est dans un anneau particulièrement fin, au cœur d’un système observé de face, que les chercheurs ont repéré son signal infrarouge, bien distinct grâce à l’effet « éclipse » du coronographe.
Ce jalon marque un tournant dans la quête des mondes lointains : le JWST démontre ici sa capacité à détecter dans le domaine de l’infrarouge thermique moyen de jeunes planètes en formation, plus légères et dont la température avoisine 320 degrés Kelvin. Ces observations démontrent également pour la première fois l’influence de la planète sur les autres corps du système, créant une forme d’anneau caractéristique. Une avancée majeure pour mieux comprendre la formation des systèmes planétaires.

Fabienne Casoli, Présidente de l’Observatoire de Paris – PSL se félicite :
« Les coronographes du télescope Webb inventés à l’Observatoire de Paris - PSL tiennent toutes leurs promesses pour l’imagerie des exoplanètes ! Bravo à Anne-Marie Lagrange et à son équipe pour cette découverte très attendue d’une exoplanète nichée dans le disque de débris et de poussières entourant son étoile. »
Mathieu Puech, Vice-Président de l’Observatoire de Paris – PSL, renchérit :
« La recherche sur les exoplanètes est aujourd’hui l’un des grands enjeux de l’astrophysique mondiale, à la croisée de l’astronomie, de la physique et de l’instrumentation de pointe. L’Observatoire de Paris - PSL s’y inscrit pleinement, notamment à travers les travaux du Laboratoire d’Instrumentation et de Recherche en Astrophysique. Cette découverte, rendue possible par un instrument conçu en partie en France, témoigne de notre rôle actif dans une dynamique scientifique internationale forte qui vise, à terme, à imager des planètes semblables à la Terre. »
Milan Maksimovic, Directeur du Laboratoire d’Instrumentation et de Recherche en Astrophysique, souligne l’apport de ses équipes dans cette découverte :
« Depuis la création du Laboratoire d’Instrumentation et de Recherche en Astrophysique en 2025, l’équipe de recherche transverse sur l’observation et la modélisation des exoplanètes est devenue un pôle scientifique à part entière du laboratoire. Nos efforts en R&D, portés notamment par des bancs expérimentaux uniques comme le THD2, et nos contributions majeures à plusieurs coronographes d’envergure (JWST‑MIRI, VLT‑SPHERE, SPHERE+, MICADO‑ELT), s’accompagnent d’une expertise reconnue en interférométrie et en spectroscopie à haute résolution. La toute première image d’une exoplanète obtenue par le JWST incarne la réussite de cette approche intégrée. »
Ce projet a été financé par le Conseil européen de la recherche (CER) dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne (COBREX ; subvention # 885593).