Mercure est la plus petite des planètes telluriques, et représente donc, avec la Lune, une situation extrême dans le processus de formation planétaire. À une époque où l’exploration spatiale du système solaire n’a jamais été aussi intense et systématique, Mercure reste une planète entourée de mystères. En effet, le peu que l’on sait de la plus proche voisine du Soleil est fascinant. Mercure est dotée d’un énorme noyau de fer, d’un champ magnétique inattendu, d’une activité tectonique unique, et l’on suspecte même la présence de glace d’eau au fond des cratères polaires. Jusqu’à présent, 2 sondes ont exploré la planète de fer : Mariner-10 qui en 1974-1975 obtient les premières images de la planète de fer, et surtout, la sonde de la NASA, MESSENGER (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry, and Ranging) qui, en orbite entre 2011 et 2015 effectue pour la première fois une étude détaillée de la planète.

Mercure est l’objet d’une très grande attention de la communauté scientifique européenne depuis la sélection du projet de mission ESA BepiColombo. Cette dernière, dans les starting block pour un lancement en 2018, s’avère être la mission d’exploration la plus sophistiquée jamais réalisée avec pas moins de trois vaisseaux à gérer simultanément. Elle devrait à son arrivée en 2025 apporter des questions restées en suspens comme l’origine du champ magnétique, l’interaction de la magnétosphère hermienne avec le vent solaire, l’histoire volcanique de la planète ou encore la nature de ces fameux « hollows », brillantes, « bleues » et actives de la surface.