Conçue par la JAXA, l’agence spatiale japonaise, avec une contribution du CNES, la sonde Hayabusa2 a été lancée le 4 décembre 2014.
Le 27 juin, elle est parvenue comme prévu à destination : l’astéroïde primitif (162173) Ryugu (de type C »), d’environ 920 mètres de diamètre et situé à 300 millions de kilomètres de la Terre.
Hayabusa2 s’est stabilisée à 20 kilomètres de l’objet. A partir de juillet, elle l’approchera jusqu’à 5 km de distance et l’étudiera en détail à l’aide de ses instruments, et ce jusqu’à fin 2019.


Ryugu est un astéroïde dont la composition est supposée être riche en matériel organique (carbone et en matières hydratées), très peu altéré depuis la formation du système solaire.
A l’automne 2018, 4 atterrisseurs seront largués à sa surface : l’un européen, Mascot, a été conçu par le CNES et la DLR ; les 3 autres, Minerva, par la JAXA.
Ils effectueront leurs observations in situ pendant leur courte durée de vie ;
A la même période, la sonde spatiale effectuera trois opérations de prise d’échantillons de matière inaltérée, très riche en être riche en matériaux organiques.
Les deux premières prises d’échantillons se feront en octobre 2018 et février 2019.
La troisième collecte d’échantillon utilisera un projectile (à une vitesse de 2 km/s) pour permettre le prélèvement d’impact sur le site, dans une couche plus profonde du sol.
La sonde ramènera sur Terre les échantillons en décembre 2020.
Les instruments scientifiques
En plus des quatre atterrisseurs, dont Mascot qui est doté de caméra, microscope infrarouge, magnétomètre et radiomètre, Hayabusa2 a embarqué avec elle :
- un système de caméras opérant dans l’ultraviolet-visible-proche infrarouge (ONT) ;
- un spectromètre infrarouge (NIRS3) ;
- un imageur thermique (TIR) ;
- un altimètre laser (LIDAR),
Comprendre l’ADN du Système solaire
Antonella Barucci est co-Investigatrice de l’équipe scientifique ainsi que des caméras ONC, du spectromètre NIRS3 et du laser (LIDAR).
Avec son équipe du LESIA, elle participe à l’analyse détaillée de propriété physique et de la composition de la surface en particulier sur la nature et la distribution des matériaux organiques et d’altération aqueuse (silicates hydratés) sur les surfaces de Ryugu.

Avec l’étude de la nature de ces petits corps, les astronomes espèrent :
- Comprendre les propriétés du matériel primitif présent dans le Système Solaire et possiblement pré-solaire ;
- Et donc, les conditions primordiales à l’origine de la formation des planètes et de l’émergence de la vie.
A l’inverse des planètes, qui ont subi des processus d’évolution durant leur histoire et ont ainsi été transformées, la plupart des astéroïdes, du fait de leur petite taille, sont supposés avoir gardé la mémoire de la composition d’origine du disque proto-planétaire dans lequel ils se sont formés.
La mission permettra donc de répondre aux questions suivantes :
- Quels sont les processus qui se produisent dans le Système Solaire jeune et qui accompagnent la formation des planètes ?
- Quelles sont les propriétés physiques et l’évolution des briques qui ont formé les planètes terrestres ?
- Est-ce que les géocroiseurs de classe primitive contiennent du matériau pré-solaire ?
- Quelles sont la nature et l’origine de la matière organique dans les astéroïdes primitifs et comment peuvent-ils nous éclairer sur l’origine des molécules nécessaires à la vie ?