Les astronomes connaissent bien sur Terre le radical OH, dont les émissions nocturnes sont responsables d’un éclairement variable de fond de ciel, qui gêne les observations dans certaines bandes spectrales, en particulier dans l’infrarouge. Sur Vénus, les émissions nocturnes du monoxyde d’azote (NO) et du di-oxygène (O2) ont été observées depuis longtemps. Les émissions de O2 ont été récemment étudiées en particulier par VIRTIS sur Venus Express à la longueur d’onde de 1.27 microns et montrent des variations spatio-temporelles importantes.
Les émissions de OH, beaucoup plus faibles, ont été observées dans les mêmes conditions que celles de O2, aux limbes de la planète où la géométrie concentre les émissions d’une altitude donnée le long de la ligne de visée. L’interprétation théorique de ces émissions permet de contraindre la chimie atmosphérique de la haute atmosphère de Vénus, qui voit intéragir de nombreux composés : O2, O3, OH, H2, etc. dont seuls certains sont détectables. En particulier, la réaction de formation du radical OH la plus plausible paraît :
H + O3 -> OH* + O2
Comme souvent en aéronomie, le faible nombre de composés détectables rend précieuse toute nouvelle observation qui permettra de contraindre les réactions de recombinaison de la haute atmosphère. Cette observation rentre dans le cadre général des comparaisons des mécanismes aéronomiques entre Vénus, la Terre et Mars, où OH n’a pas encore été détecté mais est un intermédiaire dans la photochimie induite par la décomposition de H2O.

Référence
- First detection of hydroxyl in the atmosphere of Vénus G. Piccioni, P. Drossart, L. Zasova, A. Migliorini, J-C Gérard, F.P. Mills, A. Shakun, A. Garcia Munoz, N. Ignatiev, D. Grassi, V. Cottini, F.W. Taylor, S. Erard, and the VIRTIS-Venus Express Technical Team To be published in Astronomy & Astrophysics Letters, 2008, volume 483-3, pp. L29