Le passage de Vénus devant le soleil en 2012 a été suivi par des millions d’observateurs et des centaines de télescopes terrestres, mais également par plusieurs télescopes spatiaux dédiés à l’observation du soleil.
Une équipe internationale comportant un chercheur du Laboratoire d’Etudes Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique (Observatoire de Paris, CNRS, UPMC, U. Paris-Diderot) a exploité les données issues de deux de ces télescopes : Hinode, de l’Agence spatiale japonaise JAXA, et Solar Dynamics Obsevatory de la NASA. Ces observatoires spatiaux ont pu à eux deux observer le phénomène depuis la lumière visible jusqu’aux UV lointains et aux rayons X.
Le rayon apparent de la planète a pu être mesuré dans chacun de ces domaines spectraux. En lumière visible, le rayon correspond bien à l’altitude supérieure des nuages de Vénus telle qu’elle a été déterminée par la mission Vénus Express de l’ESA. A plus courtes longueurs d’onde, le rayon apparent est nettement plus élevé, du fait de l’opacité croissante des constituants gazeux de l’atmosphère à ces longueurs d’onde.
Cette variation du rayon apparent mesuré lors d’un transit illustre une méthode pour la caractérisation d’une atmosphère d’exoplanète en transit devant son étoile en utilisant plusieurs domaines spectraux simultanément. Ce travail est destiné donc à valider l’étude des transits exoplanétaires à plusieurs longueurs d’onde, en particulier à l’aide de télescopes de haute énergie tels que la mission ATHENA du programme Cosmic Vision de l’ESA, dont le lancement est programmé en 2028.
Cette recherche est publiée dans la revue Nature Communications, en accès libre donc l’article peut- être consulté gratuitement ici.
La planète Vénus devant le soleil, observé durant le passage de juin 2012 à l’aide du satellite Solar Dynamics Observatory de la NASA. Le prochain passage aura lieu en décembre 2117. Image : NASA.