Dans les années 1990, les premières observations d’astéroïdes passant entre la Terre et la Lune ont été une surprise. Depuis lors, l’observation systématique et la découverte d’objets de plus en plus petits ont montré que de nombreux objets passaient régulièrement à proximité de la Terre.
On a ainsi pu répertorier environ 345 rapprochements à des distances inférieure à la distance lunaire, dont plusieurs à de très courtes distances. 20 astéroïdes sont même passés à des distances inférieures à celle de l’orbite géostationnaire (d’altitude environ 36 000 km).
Jeudi 12 octobre 2017 à 5h42 UTC, 7h42 heure française, l’astéroïde immatriculé 2012 TC4 croisera l’orbite de la Terre à une distance géocentrique de 50 151 km (+/- 6 km), soit à 1/8e de la distance Terre-Lune (qui est en moyenne de 384 400 km) et à une vitesse d’environ 7.6 km/s.
Puis à 19h19 UTC, 21h19 heure française, l’astéroïde passera à 277 700 km de la Lune.
Depuis sa découverte en 2012, l’astéroïde 2012 TC4 était hors de portée des télescopes. Mais en 2017, les 27 et 31 juillet, puis à nouveau le 5 août, il a été observé par Olivier Hainaut, Detlef Koschny et Marco Micheli de l’Agence spatiale européenne (ESA) à l’aide de l’un des télescopes de 8,2 mètres de l’Observatoire européen austral (ESO).

Ces nouvelles observations ont permis d’affiner les connaissances de son orbite, en réduisant l’incertitude quant à l’éloignement de la Terre, à son approche la plus proche le 12 octobre.
Caractéristiques
2012 TC4 est un astéroïde géocroiseur de type Apollon, d’un diamètre compris entre 10 et 20 m, soit à peu près du même gabarit que l’astéroïde tombé à Tchelyabinsk (Oural) en février 2013.
La précision de la prédiction de sa trajectoire, basée sur un grand nombre d’observations, montre qu’il n’y a pas de risque d’impact.
Si le risque de collision est écarté pour 2012 TC4, la surveillance des astéroïdes est une préoccupation prise très au sérieux au niveau international. En Europe, des activités de recherche sont menées dans le cadre de programmes spécifiques.
À l’Observatoire de Paris, au sein de l’action ESTERS (Environnement Spatial de la Terre Recherche et Surveillance), comme au sein du consortium européen NEOshield2, les laboratoires LESIA (Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique) et IMCCE (Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides) mènent des recherches sur les propriétés physiques et dynamiques de ces corps, par leur exploration spatiale et observations depuis la Terre.