Un projet visionnaire au service de la radioastronomie française
Dans les années 1950, sous l’impulsion du physicien Yves Rocard, la France décide de se doter d’un grand radiotélescope pour explorer l’Univers en ondes radio. Le site de Nançay, en Sologne, est choisi pour ses conditions d’observation optimales.
Le 14 mai 1965, le Grand Radiotélescope est inauguré. Avec ses dimensions impressionnantes — un miroir sphérique fixe de 300 mètres de long sur 35 mètres de haut et un miroir plan orientable de 200 mètres sur 40 mètres — il offre une surface collectrice de 8 000 m², équivalente à une parabole de 94 mètres de diamètre.
Une contribution majeure à l’exploration de l’Univers
Depuis six décennies, le radiotélescope de Nançay contribue à des avancées fondamentales en astrophysique. Il est reconnu pour l’observation des pulsars, ces étoiles à neutrons en rotation rapide, fournissant des données précieuses pour la compréhension de la relativité générale.
Nançay a également joué un rôle pionnier dans l’étude des comètes, détectant dès 1973 le radical OH dans la comète Kohoutek, permettant de quantifier l’eau libérée par ces corps célestes.
L’instrument permet aussi d’observer des phénomènes transitoires comme les sursauts gamma, les éruptions solaires ou les émissions radio proches des trous noirs. Il participe à la mesure des vitesses d’éloignement de milliers de galaxies, contribuant aux travaux sur l’expansion de l’Univers et la constante de Hubble.
Un instrument en constante évolution
Le Grand Radiotélescope de Nançay a été continuellement amélioré depuis sa mise en service. Il est équipé de récepteurs sensibles couvrant une large gamme de fréquences, de 1,060 GHz à 3,500 GHz, incluant la raie de l’hydrogène à 21 cm de longueur d’onde.
Le chariot focal, qui abrite les récepteurs, se déplace sur une voie ferrée de 80 mètres pour suivre les sources célestes pendant leur passage au méridien. Les signaux radio, extrêmement faibles, sont amplifiés par des dispositifs refroidis à très basse température pour limiter le bruit thermique.

Toujours tourné vers l’avenir
L’Observatoire Radioastronomique de Nançay continue de se développer avec l’installation de nouveaux instruments tels que NenuFAR, un radiotélescope basse fréquence de nouvelle génération, et la station française du réseau européen LOFAR. Ces projets renforcent la position de Nançay dans la radioastronomie mondiale et préfigurent les technologies du futur Square Kilometre Array (SKA).