Eclipse 2013 au Gabon

Pilotée sous la responsabilité de Didier Pelat du Laboratoire univers et théories - LUTH de l’Observatoire de Paris, une mission comprenant sept membres de l’Observatoire de Paris s’est rendue au Gabon du 28 octobre au 4 novembre 2013. Elle bénéficiait du soutien de la Fondation Silvia Bongo Odimba et de l’association France-Gabon. Des collègues du CNES et de l’ESA étaient également sur place pour une campagne d’observation.
L’objectif était de donner une série de conférences grand public et d’intervenir dans les écoles, collèges et lycées de plusieurs grandes villes du Gabon (Libreville, Port-Gentil, Lambaréné).
Le phénomène a eu lieu le 3 novembre à 14h50 heure locale et bénéficia d’une configuration exceptionnelle (l’éclipse, d’abord annulaire, devint totale) et d’une météo favorable pendant la phase de totalité.
3000 paires de lunettes spéciales, offertes par la SF2A, ont été distribuées dans les établissements scolaires et à la population.

Des observations diurnes du Soleil en Halpha, spectroscopiques et avec des Solarscopes, et des observations nocturnes ont été organisées ainsi que des projections de documentaires à caractère scientifique et de nombreuses autres animations.
L’objectif principal était, tout en fournissant une explication scientifique d’un phénomène naturel, de montrer le pouvoir prédictif de la science, ainsi que ses limites actuelles (puisque l’observation de l’éclipse est subordonnée à la météo, par nature capricieuse).
À cet objectif, se greffait l’occasion d’échanges sur ce que représentent les phénomènes célestes, comme ce fut le cas avec la représentation d’une pièce de théâtre donnée par des acteurs français.
Collectes de livres pour les écoles du Bénin
Par ailleurs, cette année les étudiants du master Astronomie, astrophysique et ingénierie spatiale de l’Observatoire de Paris se sont mobilisés pour collecter des ouvrages scolaires auprès des écoles d’Île-de-France. Grâce à un financement de l’Observatoire de Paris, ils ont pu les faire acheminer au Bénin par transport maritime. Quatre mètres cubes d’ouvrages scolaires sont ainsi partis de Meudon le 22 mai pour arriver à Cotonou le 3 juillet. Les Béninois procèdent actuellement à la répartition des livres dans les écoles.
Des précédents
Ces actions s’inscrivent à la suite d’une série d’autres organisées par l’Observatoire de Paris au cours des années précédentes. Une première mission initiée en 2006 par Didier Pelat, comprenait 25 étudiants et enseignants du Master-Recherche d’Astronomie et d’Astrophysique d’Ile-de-France. Elle avait conduit à une série d’observations de l’éclipse totale de soleil le 29 mars près de la ville de Savalou au Bénin. Mais elle avait aussi permis de convoyer 230 kg d’ouvrages scolaires au Bénin.
Une deuxième mission avait été dépêchée à l’occasion de l’éclipse totale de lune du 3 mars 2007 : trois étudiants et un enseignant avaient encadré des observations ouvertes au grand public et donné des conférences dans les villes de Cotonou et de Savalou.
A ce moment, Didier Pelat avait également effectué une mission au Sénégal au cours de laquelle il avait donné une série de conférences dans plusieurs villes dont Dakar et St Louis du Sénégal.
L’Année Mondiale de l’Astronomie en 2009 donna lieu à une troisième mission pédagogique au Bénin, à l’initiative de l’Observatoire de Paris. Douze personnes, dont dix membres de l’Observatoire de Paris, s’étaient rendues au Bénin du 29 mars au 9 avril 2009 et étaient intervenues à Cotonou et dans différentes villes du Bénin. Des journées scientifiques avaient également été organisées sur les campus universitaires d’Abomey-Calavi et Parakou. Des observations avaient été réalisées à l’aide de télescopes et d’instruments solaires, un groupe électrogène permettant d’organiser des conférences et des observations dans les lieux dépourvus d’électricité.
À l’occasion de ces séjours, des liens profonds de confiance et d’amitié se sont tissés entre les hôtes béninois, gabonnais ou sénégalais et les étudiants et chercheurs venus de France, et des contacts étroits ont notamment été développés avec l’Université d’Abomey-Calavi.