Pendant près d’un mois, à compter du 11 février, marquant la Journée internationale des femmes et des filles de science, jusqu’au 8 mars, date à laquelle est célébrée la Journée internationale des droits des femmes, huit portraits de femmes astronomes ayant œuvré "pour" ou "avec" l’Observatoire de Paris ces trois derniers siècles seront publiés sur le fil.
Découvrez le portrait de la cinquième femme de cette collection :
Edmée Chandon (1885-1944)
Edmée Chandon est considérée comme la première femme astronome professionnelle en France car recrutée à l’Observatoire de Paris le 1er mars 1912 comme « aide-astronome ».
Edmée Chandon y était rentrée quelques mois plus tôt au service méridien comme « observatrice de jour ». En 1912, le journal L’Aurore la présentait comme une « nouvelle victoire féministe » en rappelant son brillant curriculum vitae : elle est déjà diplômée d’un baccalauréat ès lettres et ès sciences, d’une licence de mathématiques et de physique à la Sorbonne et est alors en train de préparer son doctorat. En 1908, elle a été reçue 1ère au concours d’agrégation de mathématiques. En 1915, elle se voit confier l’astrolabe à prisme (tout nouvel instrument) dont elle deviendra une spécialiste réputée. Elle participe à l’effort de guerre effectuant en 1916 de nombreux calculs demandés par le gouvernement. En 1918, elle partage son temps entre les instruments méridiens, essentiellement utilisés pour la détermination de l’heure, et les équatoriaux permettant des observations plus variées (étoiles doubles, comètes, planètes, satellites). En 1924, elle devient astronome adjointe et en 1932, la première femme de membre de l’Union astronomique internationale.
Les portraits précédents : |
Le projet Femmes Astronomes à l’Observatoire de Paris
À l’initiative du groupe de travail égalité entre les femmes et les hommes, et avec le soutien de la présidence de l’Observatoire de Paris-PSL, un comité de chercheuses et de chercheurs, d’étudiantes et de doctorantes a été constitué pour mettre en lumière les travaux des femmes astronomes qui, autant que leurs collègues masculins, ont contribué à l’histoire scientifique de l’établissement. Ces femmes sont souvent restées dans l’ombre de la sphère privée, ne co-signant que rarement la publications de leurs propres résultats, ou cantonnées dans un rôle d’assistante ou de secrétaire scientifique, avant d’obtenir enfin le statut reconnu d’astronome au début du XXe siècle.
Outre une première manifestation sous forme de quelques publications web et Twitter à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science 2023, le projet prévoit la constitution d’un fond documentaire, la rédaction de contenus wikipédia pour décrire les travaux des nombreuses femmes astronomes qui ont travaillé avec l’institution, et à terme une installation sous forme de galerie de portraits, exposée dans les bâtiments de l’établissement.
Participent à ce projet Romane Cologni, Lucie Cros, Léa Griton, Mathilde Malin, Rhita-Maria Ouazzani et Gilles Theureau.
Dernière modification le 6 février 2024